Série : Marketing stratégique
Tout
plan se heurte en cours de route à des difficultés d’application. La planification est nécessairement
accompagnée d’un suivi et d’une évaluation réguliers. Le manager est amené à vérifier
sans relâche la corrélation entre le prévisionnel et la réalité vécue
; il est tenu de réagir
aux imprévus. Si
nécessaire, le plan marketing lui-même est ajusté en cours
d’année afin de mieux coller aux conditions du marché.
C’est
pourquoi il importe de disposer d’un ensemble de moyens de contrôle, de
procédés d’observation et de mesure… (1) Quels
en sont les principes ? Quelle en est la nécessité ?
Nécessité
du suivi et du contrôle
Notons d’emblée que
la planification est conçue en fonction d’une situation particulière (sous
ses aspects interne et externe), appréhendée à un moment donné. Or pratiquer
la gestion stratégique, c’est s’efforcer de maîtriser un processus dynamique et
un terrain en mouvement. Le marché en effet est
inconstant, rien n'est jamais immobile ; de nouvelles données tendent à bouleverser le
cours des événements prévus. Si certains environnements
évoluent lentement et de façon prévisible, d'autres sont caractérisés par des
turbulences difficiles à prévoir.
D’un autre côté, il
est banal de dire que le
marketing et plus largement la gestion d'une entreprise ne sont pas des sciences
exactes. La fixation des objectifs et l’élaboration d’une stratégie sont
fondées sur des hypothèses que la réalité peut infirmer. Les objectifs ne sont
pas figés ; on peut bel et bien ne pas les atteindre, ne pas être dans les
délais.
Le plan marketing,
en conséquence, n’est pas un ordre de marche rigide. Il est obligatoirement mis à l'épreuve du terrain. Il y a lieu de réagir positivement aux difficultés
qui peuvent contrarier les choix adoptés – des difficultés dues par exemple au lancement
d’un produit par un concurrent, à des commandes annulées, à un changement de
comportement client, à une grève, etc.
On
retrouve ici la règle fondamentale : « Il n’y a pas de planification
sans système de contrôle ». La
planification en somme n’a de sens que si elle est accompagnée d’un suivi et
d’une évaluation. Cela permet, outre l’adaptation aux contraintes qui peuvent surgir, de repérer de
nouvelles tendances et opportunités. On se doit de s'assurer que chacun joue
correctement son rôle, de mesurer le degré de conformité du travail effectué par
rapport à la ligne tracée.
Qui plus est, les opérations à
engager coûtent cher et il y a un budget à respecter.
A
cet égard, l’adhésion franche et explicite au plan est une nécessité absolue. Le
manager est censé savoir le « vendre » à ses collaborateurs. Plus
tard, il se servira des objectifs établis comme des étalons de mesure
des résultats obtenus. (2)
La planification est
adaptative
Comme
aucun secteur n'est à l'abri d'un retournement de tendance, la planification ne
saurait être rigide. Elle est nécessairement réactive, adaptative et flexible.
(3) Durant la période
d’exécution, le plan marketing n’est nullement immuable, ni irréversible. Au contraire, il doit être mis à jour
régulièrement, voire remis en question si des changements internes ou externes
l'exigent. Lorsque
des perturbations ont été constatées ou lorsque les actions accomplies ne sont pas efficaces, des corrections
sont apportées, des réajustements sont
effectués.
En
fait, la planification est à la fois réactive et anticipative. Il faut se
préparer, par avance et au mieux, pour se préserver des déviations inopportunes,
prévoir des procédures de révision de nature à adapter à temps la ligne
choisie aux mouvements possibles du marché. Le plan marketing indique les
indicateurs clés de performances (indicateurs de résultats) tout en précisant le mode de suivi et les actions correctrices éventuelles. L'évaluation
a posteriori constitue la pièce maîtresse d'un contrôle
rigoureux ; mais, cela n'exclut pas un contrôle a priori, au
moyen de modèles permettant d'envisager les résultats d'une action avant que
celle-ci ne soit mise en œuvre.
Quand doit-on
contrôler ? La mise en œuvre d’une stratégie est contrôlée et les résultats
évalués en cours de route, tout au long de l’année d’exécution du plan.
Le contrôle ne peut
être occasionnel ; il est effectué périodiquement. Ici et là, les responsables de domaines
d’activité (chefs de division ou chefs d’équipes) procèdent à un contrôle toutes les
semaines ou tous les mois ou à la fin de
chaque cycle de commercialisation… Il n’y a pas de règle régissant la
périodicité. Grâce à l’outil informatique, le suivi peut être permanent.
En
définitive, le contrôle marketing apparaît comme un prolongement naturel
de la planification. Il suppose à n’en pas douter que les objectifs ainsi que le
mode de suivi et d'évaluation de l’action accomplie aient été clairement
spécifiés, quantitativement définis (communiqués par écrit). Il faut encore que
le prévisionnel tienne compte des conditions et possibilités réelles de
réalisation afin de ne pas démotiver le personnel impliqué.
Thami BOUHMOUCH
Décembre 2015
______________________________________________
(1) Cf. à ce sujet un
article précédent (octobre 2011) : « Il n’y a pas de
planification sans système de contrôle » http://bouhmouch.blogspot.com/2011/10/il-ny-pas-de-planification-sans-systeme.html
(2) Sur ce point, cf. un article précédent : « Les objectifs sont communiqués au personnel » http://bouhmouch.blogspot.com/2015/10/les-objectifs-sont-communiques-au.html
(3) Voir à ce sujet l’article « Il n’y a pas de planification sans système contrôle », op. cit.
(2) Sur ce point, cf. un article précédent : « Les objectifs sont communiqués au personnel » http://bouhmouch.blogspot.com/2015/10/les-objectifs-sont-communiques-au.html
(3) Voir à ce sujet l’article « Il n’y a pas de planification sans système contrôle », op. cit.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire