Série : Marketing stratégique
De là, on constate que le marketing procède
en trois temps : connaître/analyser, décider, agir. C’est
un processus qui correspond aux trois facettes constitutives du
marketing : analytique (en amont), puis stratégique
et enfin opérationnelle. Ces pans de la démarche sont totalement dépendants les
uns des autres et s’enchaînent dans un ordre logique.
1. Une décision stratégique est avant tout le fruit
d’une réflexion et d’une capacité de jugement. L’écoute du marché et l’analyse des données collectées s’imposent
comme un préalable inéluctable. Une stratégie doit être mise à l'épreuve du
terrain, s’accorder avec les variables qui agissent sur elle. Il s’agit
d’étudier les composantes du marché et de l'environnement, tout en évaluant les
ressources et contraintes de l'entreprise.
Il peut arriver que dans une situation d’urgence l’information ne soit pas immédiatement disponible. Le praticien du marketing s’en remet alors à son intuition (ou à celle de ses collaborateurs). Toutefois, on tend à se fier d’une façon exagérée au flair du manager, à son expérience et ses capacités à anticiper les problèmes. Ce qui surprend en effet : « c’est qu’on introduit le rationnel dans la gestion de l'entreprise à propos des problèmes techniques mais que, par contre, au niveau des décisions, on fait confiance essentiellement aux capacités innées de certaines personnes, à leur expérience, à leur manière spontanée de prendre les affaires ». (2)
Il peut arriver que dans une situation d’urgence l’information ne soit pas immédiatement disponible. Le praticien du marketing s’en remet alors à son intuition (ou à celle de ses collaborateurs). Toutefois, on tend à se fier d’une façon exagérée au flair du manager, à son expérience et ses capacités à anticiper les problèmes. Ce qui surprend en effet : « c’est qu’on introduit le rationnel dans la gestion de l'entreprise à propos des problèmes techniques mais que, par contre, au niveau des décisions, on fait confiance essentiellement aux capacités innées de certaines personnes, à leur expérience, à leur manière spontanée de prendre les affaires ». (2)
Snober la première étape, c’est-à-dire
suivre totalement son intuition, peut s’avérer fatal. Le temps de réflexion est
à même d’assurer le recul nécessaire par rapport aux évènements survenus sur le
marché et ainsi de renforcer l'efficacité de l’action. On notera à cet égard que l’information n’a aucun sens en elle-même. C’est le
décideur, selon sa conception et les contraintes du moment, qui lui donne un
sens. (3)
Les choix stratégiques ne sont pas
opérés par une hiérarchie inaccessible et autoritaire. Il y a bien longtemps
que la structure traditionnelle pyramidale a été décriée. Il est important de faire
participer les principaux cadres à la prise de décision afin de
valoriser le potentiel de chacun, d’augmenter l’efficacité du groupe tout
entier, de contribuer à créer un climat de confiance.
3. L'analyse mène normalement à la prise de décision et celle-ci à la mise en œuvre
opérationnelle. Les options choisies
sont concrétisées sur le terrain. Si par exemple l’objectif
fixé est d’améliorer le chiffre d’affaires, on entreprend de mener une
action publicitaire et/ou de baisser le prix de vente.
Pour qu'une décision soit mise efficacement
à exécution, il faut impérativement qu'elle soit appréhendée de façon univoque par
les acteurs qui vont l'appliquer et que ceux-ci y adhèrent et la partagent. L’action
doit être contrôlée ensuite en cours de route. C’est le rôle du management d’effectuer
un suivi régulier pour vérifier si les résultats obtenus
sont bien conformes à ce qui a été prévu. L’évaluation méthodique des
actions engagées nourrit à nouveau l’analyse, car la démarche
fonctionne en boucle. La cohérence entre les différentes étapes du
processus est essentielle.
Les deux visages du marketing
Cette
manière de poser le problème amène à se demander : sur quel horizon
la réflexion et la décision doivent-elles porter ?
Si le marketing devait se limiter au temps présent, il se focaliserait sur les problèmes
d'organisation et les tâches effectuées
au jour le jour… sans tenir compte d’une réalité en mouvement. S'il devait s'en tenir au long terme, il se tiendrait à
l’écart du travail accompli au quotidien et donnerait l'illusion de préparer l'avenir en restant dans sa tour
d’ivoire.
En fait, les décisions portent à la fois sur le court terme et sur un futur
plus ou moins distant. Le marketing a bel
et bien deux visages : stratégique et opérationnel.
Une opposition cependant à nuancer : le marketing
est en
même temps un système de
pensée et un système d'action. Les deux paliers ou séquences sont complémentaires.
Sans le volet opérationnel, le meilleur des plans stratégiques ne peut aboutir.
La réalisation des objectifs dépend de façon décisive des acteurs mobilisés. Les équipes commerciales sont aux premières
loges : elles observent le client, captent les réactions du marché, permettant
d’ajuster au mieux les choix et les actions. Par exemple, la remontée de l’information
(une réclamation) concernant un conditionnement peut conduire à une
rectification... L’instance
stratégique n’est donc pas séparée du terrain…
A l'inverse, il n'y a pas d'action efficiente sur le terrain sans réflexion préalable, sans une vision stratégique avisée. Le marketing opérationnel ne peut créer une demande là où le besoin fait défaut ; il ne peut maintenir en vie un produit rejeté. Le marketing, avant d'être opérationnel est d’abord un processus d'investigation.
A l'inverse, il n'y a pas d'action efficiente sur le terrain sans réflexion préalable, sans une vision stratégique avisée. Le marketing opérationnel ne peut créer une demande là où le besoin fait défaut ; il ne peut maintenir en vie un produit rejeté. Le marketing, avant d'être opérationnel est d’abord un processus d'investigation.
Dès lors, des liens de coopération entre le
marketing et le commercial sont inévitables. Ils
assurent la synergie et la cohérence
entre les équipes. Lors de la
définition de la ligne stratégique, le décideur marketing ne saurait ignorer
les aspects opérationnels de la vente. Face à lui, les acteurs sur le terrain approchent
le public-cible et cherchent à mesurer sa perception du produit. Réciproquement,
la direction des ventes est amenée à s'appuyer sur les études effectuées par le
marketing.
On s’aperçoit ainsi qu’au sein de l'entreprise la fonction
marketing occupe une place centrale autour de laquelle s’organisent les autres fonctions.
La position interface du marketing lui permet de diffuser les informations
collectées sur le marché et d'influer sur l'action des divers intervenants (production,
force de vente, R/D, finances...). Il prend, autant qu'il est possible, la
responsabilité du contrôle et de la
coordination de l'ensemble. Il devient une fonction intégrative. (4)
Thami BOUHMOUCH
Mai
2015
____________________________________________
(1) Cf. Le marketing dans son environnement :
contraintes et incidences, http://bouhmouch.blogspot.com/2013/07/le-marketing-dans-son-environnement.html
(2) Eugène Enriguez, Les problèmes de gestion dans l'entreprise,
éd. Dunod.
(3) Cf.
S’informer pour prendre des risques calculés, http://bouhmouch.blogspot.com/2011/09/sinformer-pour-prendre-des-risques.html
(4) Cf. Marketing interface
[1/2] : une vision intégrative globale, http://bouhmouch.blogspot.com/2012/07/marketing-interface-12-une-vision.html
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