« Vous
avez la montre, nous avons le temps » Proverbe afghan
Javier Solana a
déclaré un jour, devant un parterre de politiques et patrons sionistes, qu’
« Israël est le 28e État membre de l’Union européenne ».
Emporté par un enthousiasme débordant, ce haut représentant
de l’UE a ajouté : « votre relation avec l'Union européenne est plus forte que celle de la Croatie ». (1) Qu’il
s’agisse d’un tournant diplomatique ou d’une boutade, ce cri du cœur est plutôt saugrenu. On sait que l’entité sioniste a simplement signé un
« accord d’association » avec l’UE (en 1999) et est membre de l’Union
pour la Méditerranée. Un pays largement hors du continent européen ne peut à l’évidence être
membre de l’Union. Mais la vraie question est celle-ci : si les
spoliateurs sionistes sont de souche
européenne ou des Européens « plus que les Croates », pourquoi se trouvent-ils sur la terre de Palestine ?
La mesure est comble
Les faits sont
têtus : si l’occupation impitoyable et infâme de
la Palestine
dure depuis plus de 60 ans, c’est à la faveur de l’apathie collective ; si l’Etat colonial peut sévir impunément,
c’est grâce à la veulerie de ceux qui, particulièrement en Occident, sont
tenus de parler mais qui se gardent d’élever la voix. L’Europe, à un degré ou à
un autre, souscrit et prend part aux exactions. Il n’est que de voir la participation des
colonies aux programmes de recherche européens et l’importation de produits
issus de ces colonies, sans parler de la fourniture d’armes à un pays appliquant
l’apartheid (en contradiction avec le Code de conduite européen). Qui plus est,
nombre de multinationales sont ouvertement complices des violations des droits
de l’Homme et des crimes de guerre commis par l’occupant sioniste. Leurs
dirigeants devraient logiquement comparaître devant un tribunal pénal national
ou international.
On ne compte plus les actes de collusion et soutiens tacites. La
lâcheté et l’absence d’honneur sont à leur paroxysme. En septembre dernier, le Muséum
of Children’s Art en Californie a décidé d’annuler une exposition
artistique d’enfants palestiniens de Gaza. La Middle East
Children Alliance, chargée de l’exposition, a appris que des organisations
pro-israéliennes ont conjugué leurs efforts pour faire capoter le projet. Trois mois après, une Palestinienne (Larissa
Sansour) figurait parmi les 8 derniers artistes pouvant prétendre au Prix Lacoste Elysée 2011, remis par le
Musée de l’Elysée en Suisse. La marque Lacoste, l’unique sponsor, a pourtant décidé de refuser le travail de cette artiste talentueuse, simplement parce que celui-ci porte sur la Palestine occupée
(finalement, le musée a réagi en suspendant la manifestation).
Le sionisme a réussi le tour de force de banaliser l’injustice et la
cruauté. Comment accepter de soutenir
fanatiquement ce mal absolu sans se sentir avili à jamais ? Si ceux qui
applaudissent à la haine meurtrière se regardent dans le miroir, ils verront la
face hideuse de leur déchéance morale. Le peuple palestinien est dépossédé de
tout, trahi par les siens et par les voisins, accablé par les médias aux
ordres, écrasé par une technologie militaire disproportionnée (fournie par
l’Empire). Le
monde devient insensible aux atrocités
les plus invraisemblables. Le délit
de non assistance à peuple en danger est désormais établi.
Les
sionistes aujourd’hui – pas nécessairement des juifs – sont ceux qui
soutiennent l’entreprise coloniale avec ardeur et sans aucune réserve. Ils
n’admettent pas et ne sauraient admettre que le sionisme ait infligé un tort
terrible aux Palestiniens. Ce sont des exaltés qui vont se dépenser sans
compter, user de toutes les fourberies pour justifier les spoliations et les
crimes. Comme le pense Alan Hart, ils
ont peur qu’une nouvelle vague d’hostilité à leur égard les ramène à leur long
passé de discrimination et de persécution. « Au moins inconsciemment,
ils ressentent le besoin d’avoir un ultime refuge en cas de problème majeur,
Israël. Alors ils ne disent rien et ne font rien qui pourrait aider les ennemis
d’Israël et mettre en danger leur police d’assurance ». (2)
Les prises de position
pro-sionistes sont difficiles à expliquer rationnellement. Comment un ministre
européen, dont on attend le respect de principes moraux, se laisse-t-il inviter
aux « festivités marquant le 60e anniversaire de l’Etat d’Israël »
sans mesurer toute l’abjection de son geste ? Les énormes ressources médiatiques du lobby ont bel
et bien réussi à duper l’opinion publique mondiale. Qu’importe si on n’est
pas sûr des faits réels, on se contente de répéter : « Palestiniens terroristes », « Israël une démocratie »,
« une terre sans peuple », etc. Les profondes manipulations idéologiques,
les
mensonges variés ont eu des conséquences inattendues. Les intellectuels
intègres qui ont le courage de dire ce qu’ils pensent sont insultés, menacés,
persécutés, agressés moralement et physiquement. Le juge Goldstone, en avril 2011, a été ébranlé par les assauts virulents
du sionisme. En faisant machine arrière, il est revenu au point même qu’il croyait avoir
réussi à dépasser...
Mais les chantages, les machinations, le maniement
de l’accusation d’antisémitisme ne peuvent durer éternellement. Le président Ahmadinejad a annoncé de manière
imagée que l’entité sioniste finira par « disparaître des pages
de l’histoire »… Pourquoi finalement les juifs qui se sont installés
sur la terre d’autrui n’envisageraient-ils pas un retour dans leurs pays d’origine ? On en vient maintenant à
mettre l’idée en pratique.
En 2009, dans un rapport confidentiel,la CIA
s’attendait à ce que « deux millions d’Israéliens immigrent aux
Etats-Unis d’ici à 15 ans ».
En 2009, dans un rapport confidentiel,
Texte original : « The study, which has
been made available only to a certain number of individuals, further forecasts
the return of all Palestinian refugees to the occupied territories, and the
exodus of two million Israeli, who would move to the US in the next fifteen
years ».
Outre le caractère très révélateur de
ce rapport, on peut se demander pourquoi la CIA a attendu 60 ans pour admettre une réalité on
ne peut plus patente : la
Palestine est une terre confisquée… Peut-être, comme le pense
S. Sultanov, « la
diplomatie américaine porte un message dur à la direction israélienne lui
disant qu’"Israël" provoque de nouveaux problèmes aux Etats-Unis dans
le monde islamique ». (3)
Ici, le mot du poète Mahmoud Darwich se rappelle à nous : « Celui qui m’a changé en exilé m’a changé en bombe... Palestine est devenue mille corps mouvants sillonnant les rues du monde, chantant le chant de la mort… ».
L’Etat juif est dos au mur. Les spoliateurs
venus d’ailleurs savent que le peuple palestinien est le véritable maître du
sol.
C’est un truisme de dire que l’entité appelée
« Israël » a été transplantée, créée de toutes pièces ; elle
doit son existence et son extension principalement au terrorisme sioniste et au
nettoyage ethnique. Les Palestiniens ont été, suivant un processus planifié,
dépossédés de leurs maisons, de leurs terres et de leurs droits. Le drame s’est compliqué
et a pris un tournant alarmant. Il est devenu une gangrène purulente. « Il suffit de voir les résultats des primaires et
des élections pour se rendre compte du virage à l’extrême droite de la
population israélienne, les débats télévisés pendant la guerre de gaza étaient
d’une violence inouïe. Certains appelant même à se comporter en bandit ». (4)
Tout récemment, un
responsable militaire a déclaré à la télévision qu’« Israël na pas
besoin de faire une enquête à chaque fois qu’un enfant [palestinien] est
tué ». La schizophrénie sioniste atteint immanquablement tous les colons, lesquels
s’attaquent même aux soldats. Comment être humain lorsqu’on vit dans un
environnement inhumain et qu’on est pétri d’une idéologie qui nie les lois humanitaires
les plus élémentaires ? Comment expliquer la férocité sans frein de
la soldatesque sioniste ? Je pense qu’on cherche – de façon plus ou moins
consciente – à faire payer aux Palestiniens leur ténacité héroïque (la
répression n’a pas réussi à briser leur combativité) et surtout
leur primauté
incontestable sur la terre de Palestine.
Pour comble de malheur, la purulence s’est étendue
au voisinage : les dirigeants jordaniens essuient les affronts et coups
bas sans broncher. L’Egypte, une nation censée être à l’avant-garde du combat arabe
contre le sionisme, s’est soumise bassement à toutes les outrances. La
transformation de Moubarak en lavette a répandu dans la région un sentiment
d’humiliation et de honte.
Les Palestiniens ne donnent nullement
l’impression de vouloir renoncer à leurs droits. On ne peut les avoir à
l’usure. Malgré
les drames qu’ils endurent, l’handicap du rapport de force et l’étendue des complicités, ils sont
restés pleinement humains. Leurs capacités de résistance sont un modèle remarquable d’héroïsme. Qu’on en juge par le propos de M. R.
Suliman, un Palestinien de Gaza : « Nous
refusons maintenant d’être décrits comme des gens qui meurent de faim ou qui se
sont réfugiés dans un coin et restent assis dans le noir. Notre capacité à
transformer nos souffrances en une source d’inspiration est le garant de notre
dignité et alimente notre invincible détermination ». (5) Ici, le mot du poète Mahmoud Darwich se rappelle à nous : « Celui qui m’a changé en exilé m’a changé en bombe... Palestine est devenue mille corps mouvants sillonnant les rues du monde, chantant le chant de la mort… ».
Thami
Bouhmouch
Janvier 2012
Janvier 2012
Publié (en une seule partie) in :
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(2) Alan
Hart, http://www.legrandsoir.info/La-de-sionisation-pour-parler-franchement Déc. 2010.
(3) Shamil Sultanov, http://www.alterinfo.net/Adieu-Israel-_a61181.html Juillet 2011.
(4) Cf. http://www.alterinfo.net/Selon-la-CIAIsrael-pourrait-disparaitre-d-ici-15-ans_a31248.html Avril 2009.
(5) Mohammed Rabah Suliman, http://www.legrandsoir.info/Le-siege-israelien-a-libere-la-jeunesse-de-Gaza Juin 2011.
"si les spoliateurs sionistes sont de souche européenne ou des Européens « plus que les Croates », pourquoi se trouvent-ils sur la terre de Palestine ?"
RépondreSupprimerUne excellente question ! De plus comment peut-on traiter d'antisémite un arabe ? Il est lui même sémite !
Nous souffrons de ce problème en France. Et l'arrivée de François Hollande comme président n'a rien arrangé ! La question que l'on se pose : Pourquoi donc 86% des musulmans de France ont voté pour lui ?
http://effondrements.wordpress.com/2012/07/28/comment-francois-hollande-est-soumis-pieds-et-mains-lies-au-lobby-sioniste-franc-maconnique/
Hollande n'a pas beaucoup d'envergure. Il veut lui aussi le certificat de bonne conduite au label du CRIF. Il est pris en tenailles par des sionistes exaltés, impénitents et sans vergogne : Fabius au Quai d'Orsay, Valls à l'Intérieur, Moscovici aux Finances, Kouchner à l'ONU... Comme un automate, il clame son soutien indéfectible au projet judéo-sioniste.
SupprimerQuant aux Français musulmans qui ont voté pour lui, est-ce par excès de naïveté ? Ont-ils capté un ou deux signes positifs dans son discours ?