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13 janvier 2012

LE PROJET SIONISTE : LA DEMESURE ANNONCE-T-ELLE LA FIN ? [1/2]



 « Vous avez la montre, nous avons le temps » Proverbe afghan



Javier Solana a déclaré un jour, devant un parterre de politiques et patrons sionistes, qu’ « Israël est le 28e État membre de l’Union européenne ». Emporté par un enthousiasme débordant, ce haut représentant de l’UE a ajouté : « votre relation avec l'Union européenne est plus forte que celle de la Croatie ». (1) Qu’il s’agisse d’un tournant diplomatique ou d’une boutade, ce cri du cœur est plutôt saugrenu. On sait que l’entité sioniste a simplement signé un « accord d’association » avec l’UE (en 1999) et est membre de l’Union pour la Méditerranée. Un pays largement hors du continent européen ne peut à l’évidence être membre de l’Union. Mais la vraie question est celle-ci : si les spoliateurs sionistes sont de souche européenne ou des Européens « plus que les Croates », pourquoi se trouvent-ils sur la terre de Palestine ?



La mesure est comble

Les faits sont têtus : si l’occupation impitoyable et infâme de la Palestine dure depuis plus de 60 ans, c’est à la faveur de l’apathie collective ; si l’Etat colonial peut sévir impunément, c’est grâce à la veulerie de ceux qui, particulièrement en Occident, sont tenus de parler mais qui se gardent d’élever la voix. L’Europe, à un degré ou à un autre, souscrit et prend part aux exactions. Il n’est que de voir la participation des colonies aux programmes de recherche européens et l’importation de produits issus de ces colonies, sans parler de la fourniture d’armes à un pays appliquant l’apartheid (en contradiction avec le Code de conduite européen). Qui plus est, nombre de multinationales sont ouvertement complices des violations des droits de l’Homme et des crimes de guerre commis par l’occupant sioniste. Leurs dirigeants devraient logiquement comparaître devant un tribunal pénal national ou international.
On ne compte plus les actes de collusion et soutiens tacites. La lâcheté et l’absence d’honneur sont à leur paroxysme. En septembre dernier, le Muséum of Children’s Art en Californie a décidé d’annuler une exposition artistique d’enfants palestiniens de Gaza. La Middle East Children Alliance, chargée de l’exposition, a appris que des organisations pro-israéliennes ont conjugué leurs efforts pour faire capoter le projet. Trois mois après, une Palestinienne (Larissa Sansour) figurait parmi les 8 derniers artistes pouvant prétendre au Prix Lacoste Elysée 2011, remis par le Musée de l’Elysée en Suisse. La marque Lacoste, l’unique sponsor, a pourtant décidé de refuser le travail de cette artiste talentueuse, simplement parce que celui-ci porte sur la Palestine occupée (finalement, le musée a réagi en suspendant la manifestation).
Le sionisme a réussi le tour de force de banaliser l’injustice et la cruauté. Comment accepter de soutenir fanatiquement ce mal absolu sans se sentir avili à jamais ? Si ceux qui applaudissent à la haine meurtrière se regardent dans le miroir, ils verront la face hideuse de leur déchéance morale. Le peuple palestinien est dépossédé de tout, trahi par les siens et par les voisins, accablé par les médias aux ordres, écrasé par une technologie militaire disproportionnée (fournie par l’Empire). Le monde devient insensible aux atrocités les plus invraisemblables. Le délit de non assistance à peuple en danger est désormais établi.
Les sionistes aujourd’hui – pas nécessairement des juifs – sont ceux qui soutiennent l’entreprise coloniale avec ardeur et sans aucune réserve. Ils n’admettent pas et ne sauraient admettre que le sionisme ait infligé un tort terrible aux Palestiniens. Ce sont des exaltés qui vont se dépenser sans compter, user de toutes les fourberies pour justifier les spoliations et les crimes. Comme le pense Alan Hart, ils ont peur qu’une nouvelle vague d’hostilité à leur égard les ramène à leur long passé de discrimination et de persécution. « Au moins inconsciemment, ils ressentent le besoin d’avoir un ultime refuge en cas de problème majeur, Israël. Alors ils ne disent rien et ne font rien qui pourrait aider les ennemis d’Israël et mettre en danger leur police d’assurance ». (2)  
Les prises de position pro-sionistes sont difficiles à expliquer rationnellement. Comment un ministre européen, dont on attend le respect de principes moraux, se laisse-t-il inviter aux « festivités marquant le 60e anniversaire de l’Etat d’Israël » sans mesurer toute l’abjection de son geste ? Les énormes ressources médiatiques du lobby ont bel et bien réussi à duper l’opinion publique mondiale. Qu’importe si on n’est pas sûr des faits réels, on se contente de répéter : « Palestiniens terroristes », « Israël une démocratie », « une terre sans peuple », etc. Les profondes manipulations idéologiques, les mensonges variés ont eu des conséquences inattendues. Les intellectuels intègres qui ont le courage de dire ce qu’ils pensent sont insultés, menacés, persécutés, agressés moralement et physiquement. Le juge Goldstone, en avril 2011, a été ébranlé par les assauts virulents du sionisme. En faisant machine arrière, il est revenu au point même qu’il croyait avoir réussi à dépasser...
Mais les chantages, les machinations, le maniement de l’accusation d’antisémitisme ne peuvent durer éternellement. Le président Ahmadinejad a annoncé de manière imagée que l’entité sioniste finira par « disparaître des pages de l’histoire »… Pourquoi finalement les juifs qui se sont installés sur la terre d’autrui n’envisageraient-ils pas un retour dans leurs pays d’origine ? On en vient maintenant à mettre l’idée en pratique. 
En 2009, dans un rapport confidentiel, la CIA s’attendait à ce que « deux millions d’Israéliens immigrent aux Etats-Unis d’ici à 15 ans ».

Texte original : « The study, which has been made available only to a certain number of individuals, further forecasts the return of all Palestinian refugees to the occupied territories, and the exodus of two million Israeli, who would move to the US in the next fifteen years ». 
Outre le caractère très révélateur de ce rapport, on peut se demander pourquoi la CIA a attendu 60 ans pour admettre une réalité on ne peut plus patente : la Palestine est une terre confisquée… Peut-être, comme le pense S. Sultanov, « la diplomatie américaine porte un message dur à la direction israélienne lui disant qu’"Israël" provoque de nouveaux problèmes aux Etats-Unis dans le monde islamique ». (3)

L’Etat juif est dos au mur. Les spoliateurs venus d’ailleurs savent que le peuple palestinien est le véritable maître du sol.



Le droit est du côté des Palestiniens
C’est un truisme de dire que l’entité appelée « Israël » a été transplantée, créée de toutes pièces ; elle doit son existence et son extension principalement au terrorisme sioniste et au nettoyage ethnique. Les Palestiniens ont été, suivant un processus planifié, dépossédés de leurs maisons, de leurs terres et de leurs droits. Le drame s’est compliqué et a pris un tournant alarmant. Il est devenu une gangrène purulente. « Il suffit de voir les résultats des primaires et des élections pour se rendre compte du virage à l’extrême droite de la population israélienne, les débats télévisés pendant la guerre de gaza étaient d’une violence inouïe. Certains appelant même à se comporter en bandit ». (4)
Tout récemment, un responsable militaire a déclaré à la télévision qu’« Israël na pas besoin de faire une enquête à chaque fois qu’un enfant [palestinien] est tué ». La schizophrénie sioniste atteint immanquablement tous les colons, lesquels s’attaquent même aux soldats. Comment être humain lorsqu’on vit dans un environnement inhumain et qu’on est pétri d’une idéologie qui nie les lois humanitaires les plus élémentaires ? Comment expliquer la férocité sans frein de la soldatesque sioniste ? Je pense qu’on cherche – de façon plus ou moins consciente – à faire payer aux Palestiniens leur ténacité héroïque (la répression n’a pas réussi à briser leur combativité) et surtout leur primauté incontestable sur la terre de Palestine.
Pour comble de malheur, la purulence s’est étendue au voisinage : les dirigeants jordaniens essuient les affronts et coups bas sans broncher. L’Egypte, une nation censée être à l’avant-garde du combat arabe contre le sionisme, s’est soumise bassement à toutes les outrances. La transformation de Moubarak en lavette a répandu dans la région un sentiment d’humiliation et de honte.
Les Palestiniens ne donnent nullement l’impression de vouloir renoncer à leurs droits. On ne peut les avoir à l’usure. Malgré les drames qu’ils endurent, l’handicap du rapport de force et l’étendue des complicités, ils sont restés pleinement humains. Leurs capacités de résistance sont un modèle remarquable d’héroïsme. Qu’on en juge par le propos de M. R. Suliman, un Palestinien de Gaza : « Nous refusons maintenant d’être décrits comme des gens qui meurent de faim ou qui se sont réfugiés dans un coin et restent assis dans le noir. Notre capacité à transformer nos souffrances en une source d’inspiration est le garant de notre dignité et alimente notre invincible détermination ». (5)  
Ici, le mot du poète Mahmoud Darwich se rappelle à nous : « Celui qui m’a changé en exilé m’a changé en bombe... Palestine est devenue mille corps mouvants sillonnant les rues du monde, chantant le chant de la mort… ».

Thami Bouhmouch
Janvier 2012
Publié (en une seule partie)  in :


2 commentaires:

  1. "si les spoliateurs sionistes sont de souche européenne ou des Européens « plus que les Croates », pourquoi se trouvent-ils sur la terre de Palestine ?"

    Une excellente question ! De plus comment peut-on traiter d'antisémite un arabe ? Il est lui même sémite !

    Nous souffrons de ce problème en France. Et l'arrivée de François Hollande comme président n'a rien arrangé ! La question que l'on se pose : Pourquoi donc 86% des musulmans de France ont voté pour lui ?

    http://effondrements.wordpress.com/2012/07/28/comment-francois-hollande-est-soumis-pieds-et-mains-lies-au-lobby-sioniste-franc-maconnique/

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    1. Hollande n'a pas beaucoup d'envergure. Il veut lui aussi le certificat de bonne conduite au label du CRIF. Il est pris en tenailles par des sionistes exaltés, impénitents et sans vergogne : Fabius au Quai d'Orsay, Valls à l'Intérieur, Moscovici aux Finances, Kouchner à l'ONU... Comme un automate, il clame son soutien indéfectible au projet judéo-sioniste.
      Quant aux Français musulmans qui ont voté pour lui, est-ce par excès de naïveté ? Ont-ils capté un ou deux signes positifs dans son discours ?

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