Les atrocités commises par l’entité
judéo-sioniste en terre de Palestine ne sauraient continuer sans fin… Outre que
le droit est fondamentalement du côté du peuple palestinien (Cf.
partie 1/2), il y a à cela quatre raisons majeures.
1. Une prise de conscience croissante
Le plan sioniste
s’est fondé au départ sur la notion délétère de suprématie raciale. Théodore
Herzl, le meneur du sionisme politique, souhaitait (en 1896) mettre en place
« un avant-poste de la civilisation contre la barbarie ». L’apartheid,
reconnu comme un crime par l’ONU depuis 1973, est bel et bien mis en place en
Palestine occupée. Du temps des Boers sud africains, il avait soulevé une levée
de boucliers partout dans le monde. Nelson Mandela, n'a-t-il pas été glorifié
parce qu'il combattait ce régime monstrueux ?
« Si l’apartheid est un crime, il n’y a qu’une seule
façon de traiter ses auteurs : les arrêter ». (1) Le monde, jusque là, semble se faire au blocus médiéval de la bande de
Gaza, à l’enfermement d’enfants
palestiniens dans des
conditions épouvantables, aux restrictions
cyniques sur les passages aux check points militaires, aux expulsions et démolitions de
logements au petit matin, aux destructions de terres agricoles, aux assassinats de militants pacifistes, à la piraterie en haute mer, au non respect du droit
international et à l’impunité totale… Des
tortionnaires israéliens n’hésitent pas à faire subir à des enfants de 14 ans
l’épreuve des chocs électriques (comme en septembre 2010 dans la colonie juive
Ariel) ; ils s’amusent à les
forcer à boire l’eau des latrines…
Selon The
Weekend Australian Magazine, « de la
nourriture pour chiens a été mise près des parties génitales d’un garçon qui
avait les yeux bandés et on a fait venir un chien pour qu’il la mange, sous les
rires de son interrogateur ». La police a été jusqu'à enlever un enfant
de 6 ans et l’interroger pendant 4 h (à Jérusalem
Est). Manifestement, en dehors des sionistes, nul n’est à même de
concevoir et de supporter en esprit une telle abomination. Des malfrats armés
jusqu’aux oreilles, auxquels vous faites comprendre que, quelles que soient les
outrances commises, ils seront toujours appuyés et confortés, auraient tort de
se gêner.
Desmond Tutu, combattant anti-apartheid, affirmait
il y a peu : « Mon message à la communauté internationale est que
notre silence et notre complicité, en particulier sur la situation à Gaza, est
une honte pour nous tous ». (2) Progressivement, les intellectuels épris de justice et moralement libres prennent les
devants (il n’est que de voir les sites d’information alternative). Il s’agit désormais de retrouver sa dignité, de
mettre le holà au terrorisme d’Etat qui a trop duré. Des artistes déclinent les
invitations en Israël, des institutions financières arrêtent d’investir
dans son industrie (campagne lancée en 2002 par D. Tutu), des produits
provenant des colonies sont boycottés (appel BDS lancé dès 2005)… Certes, le
mouvement est encore relativement faible, mais il prend de l’ampleur.
« Le sionisme est assiégé », dit Alan Hart. De plus en plus de citoyens
du monde (à défaut des gouvernements) commencent à se rendre compte que
les leaders sionistes se moquent de ce qu’il est convenu d’appeler « la
paix ». Présente en Palestine, la journaliste Meg Walsh écrit :
« Je ne peux pas continuer d’être complice ou neutre […]. Je me
tiens sur un pont entre deux mondes – un dans lequel les puissants sont silencieux
et l’autre dans lequel les opprimés crient sans être entendus ». (3)
Un ami juif m’écrit sur un ton excédé :
« les dirigeants israéliens successifs sont une insulte au monde
entier. Les Juifs opposés au
sionisme s’indignent de l'utilisation méprisable de la shoah par ces criminels
». C’est que les Juifs de la diaspora prennent conscience eux-mêmes de l’inanité et l’absurdité de
l’extrémisme sioniste. Ils sont en train de découvrir que le
sionisme est avant tout une idéologie raciste
(pourtant, dès 1975, les Nations Unies l’ont assimilé à « une forme de
racisme et de discrimination raciale »), que c’est au bout du compte le véritable ennemi des Juifs.
Ils craignent que si le sionisme continue sa course déchaînée, il
provoquerait une haine d’Israël qui se
transformerait en une montée de l’antisémitisme.
Gilad Atzmon, un ex-israélien exilé en Grande Bretagne l’a exprimé sans ambages : « Israël a dépassé le point de non retour.
Son destin funeste est gravé au creux de chaque bombe qu'il largue sur les
civils Palestiniens ». (4)
2. L’impact du réveil arabe
Le mois dernier, le secrétaire
américain à la défense a dit : « Je comprends l'idée […] que le réveil arabe
menace un peu plus l'idéal d'un Etat d'Israël en sécurité, juif et
démocratique » (5)… En dépit des manœuvres
qui se déroulent en coulisse, l’adage français « plus ça change, plus
c’est la même chose » n’est plus pertinent pour décrire les
bouleversements dans le monde arabe. Ismaïl Haniyeh n’aurait certainement pas
pu quitter Gaza et se rendre en Tunisie du temps de Moubarak et Ben Ali, comme
il vient de le faire en ce début de janvier.
L’Egypte constitue la principale source d’inquiétude. Quel sera le sort du fameux « traité
de paix » ? Une telle
fumisterie a permis à l’Etat sioniste d’écarter le
plus grand pays arabe de la confrontation militaire, de disposer ainsi d’une
plus grande liberté d’action contre le Hamas et le Hezbollah. Bien plus, «
le traité a permis d’alléger la pression militaire, de réduire le budget de
l’armée et contribué à améliorer le niveau de vie des Israéliens en permettant
la réallocation de ces économies à des secteurs économiques et civils ».
(6)
L’accession des islamistes au pouvoir a été qualifiée
de « séisme ». « L'onde
de choc venue d'Egypte ébranle les colonnes du temple d'Israël. Elle renvoie le
pays à son histoire et à ses cauchemars. Elle attise les peurs, les doutes et
les angoisses des uns, bétonne les dogmes des autres ».
(7) Selon
un sondage publié le 3 février 2011 par le
journal Yediot Aharonot, les deux-tiers des Israéliens estiment que la
chute de la maison Moubarak aurait un impact néfaste pour le pays.
Cette onde de choc parait désarçonner les responsables israéliens et
accentuer les antagonismes. Les Frères Musulmans
faisant partie du gouvernement, Gaza ne pourra plus être martyrisé du côté
égyptien et le Hamas sera renforcé. On sait qu’en septembre dernier, l’attaque
populaire contre l’ambassade d’Israël au Caire a obligé l’ambassadeur et le
personnel à quitter le pays. On sait aussi que Netanyahu, pas très rassuré, a
décidé d’accélérer la construction d'une clôture sécurisée entre le Néguev et
le Sinaï. Il a lancé des pages Internet à l’usage des internautes arabes, afin
d’améliorer l’image d’Israël et réduire l’hostilité à son encontre…
Dans la région, à coup sûr,
personne désormais ne pourra plus gouverner sans tenir compte de l’opinion
publique... Une mutation a bien eu lieu. Elle dérive en partie (ou indirectement)
du drame palestinien. Elle aura des incidences majeures sur la dynamique
palestinienne et sur l’existence de l’Etat colonial.
3. Ruine de la solution de deux états
On a cru un moment à la formule de « deux Etats » comme une possible solution au grave problème créé par la colonisation. Mais, comme il se doit, les sionistes font tout pour la torpiller. Déjà en 1973, Sharon disait « Nous allons en faire [du territoire palestinien] un sandwich de pastrami, nous allons insérer une bande de colonies juives entre les Palestiniens, et ensuite une autre bande de colonies juives traversant la Cisjordanie, comme cela, dans 25 ans, ni les Nations Unies ni les Etats Unis, personne ne pourra démêler tout cela ». (8) Ce fourbe avait raison : aujourd’hui, la solution de deux états est impossible, parce que les bantoustans, minuscules et éparpillés, ne sont tout simplement pas viables.
Mais il n’y a pas lieu de crier victoire. Le sioniste Ehud Olmert, dans
une déclaration au journal Haaretz, s’est rendu à la raison : « Si le jour vient
où la solution de deux Etats s’effondre et nous sommes confrontés à un style
sud-africain de lutte pour l’égalité des droits de vote,
lorsque cela arrivera, ce sera fini de l’Etat d’Israël ».
Texte
original : « If the day comes when the two-state
solution collapses and we face a South African-style struggle for equal voting
rights, then, as soon as that happens, the State of Israel is finished ».
C’est donc paradoxalement l’idée du « sandwich de pastrami »
qui mènera à la disparition de l’Etat juif. La raison est simple : si
l’Autorité Palestinienne n’est pas en mesure d’exercer une quelconque
souveraineté, la situation d’occupation devient irréversible et se maintient ad
vitam æternam. Or, on le sait, une puissance coloniale finit toujours par
abandonner le champ de bataille face à la résistance populaire. Il n’est que
d’évoquer les expériences des Vietnamiens, des Algériens, des Irakiens et des
Afghans. Les juifs sionistes semblent préparer les causes de leur propre perte.
Sous cet angle, Ilan Pappé écrit : « Les Juifs d’Israël ont une
chance de devenir partie intégrante du Moyen Orient au lieu d’être une pièce
rapportée agressive issue de l’imagination égarée des sionistes ». (9)
Cette « chance », ils l’ont sabotée, tellement ils sont grisés par
leur supériorité militaire écrasante et le privilège effarant de l’impunité.
4. Le
verdict de la démographie
Il y a enfin l’évolution démographique. En dépit du taux de natalité élevé chez les juifs ultra-orthodoxes, on sait qu’elle travaille contre les sionistes. Pour les Palestiniens de 1948 (qui ne sont pas intégrés dans la vie nationale), ceux de la bande de Gaza et ceux de la Cisjordanie, la démographie constitue un élément essentiel de survie. Cette communauté autochtone croît à une vitesse beaucoup plus rapide que celle des spoliateurs. Son nombre « dépasserait celui des Juifs d’Israël en 2015, si l’évolution démographique se poursuivait à son niveau actuel ». (10)
Plus
l’occupant
sioniste se sent menacé, plus il recourt aux solutions extrêmes. Que
faire ? Faut-il compter encore sur l’émigration des Juifs en Israël,
notamment de l’Europe de l’Est ? La violence infernale qui sévit au sein
de la société israélienne et le sentiment d’insécurité croissant ne sont pas
favorables à la poursuite d’une telle option. De plus, le solde migratoire est aujourd’hui proche
de zéro. « Les départs de la "terre promise"
sont plus nombreux que les arrivées ». (11) Selon le rapport de la CIA cité
plus haut, « 500 mille Israéliens détiennent un passeport américain,
dont 300 mille vivent déjà en Californie – alors que ceux qui n’en détiennent
pas ont déjà présenté des demandes » à cet effet. Le
même rapport évoque le retour de « quelque un million et demi de juifs
israéliens en Russie et dans les pays occidentaux », en prévision du
déséquilibre démographique prévisible.
Faudra-t-il alors accentuer la répression et la déportation des
Palestiniens ? Cette option ne peut être utilisée à grande échelle et
rencontrera une opposition croissante sur la scène internationale. « Les Etats-Unis paient le prix de ces
provocations, en sang, en argent et en position qui ne cesse de s’affaiblir au
Moyen-Orient ». (12) Ils ne
continueront pas à marcher à contre courant de l’histoire, en accordant
indéfiniment leur soutien à une oppression de plus en plus flagrante. A
moins de commettre un génocide total ou de procéder à des expulsions massives,
aucune solution militaire n’est envisageable.
En
dernière analyse, il y a lieu de faire une mention spéciale du facteur psychologique : contrairement aux apparences, la question de la fin
d’Israël est ancrée dans la conscience (ou l’inconscient) sioniste. Les
spoliateurs savent, sans le dire, que le projet colonial est à terme une
mission impossible.
Thami
Bouhmouch
Janvier
2012
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(1) David Cronin, http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=10248 Mars 2011
(2) Cf. http://www.legrandsoir.info/+une-flottille-pour-lever-le-blocus-de-la-bande-de-gaza+.html Juin 2011
(3) Meg Walsh,
http://www.legrandsoir.info/l-apathie-collective-repond-a-la-punition-collective Juin 2011
(4) Gilad Atzmon, http://www.legrandsoir.info/spip.php?article7852
(8) Cité in http://contreinfo.info/article.php3?id-article=1306
(9) Ilan Pappé, http://www.legrandsoir.info/La-revolution-egyptienne-et-Israel- Février
2011
(10) Georges Labaki, http://www.stratisc.org/strat_056_Labaki.html
(11)
Shamil Sultanov, http://www.alterinfo.net/Adieu-Israel-_a61181.html Juillet 2011.
(12) Shamil Sultanov, ibid.
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