Série : Marketing stratégique
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Anonyme
L’entreprise qui a effectué une
analyse situationnelle (en deux volets, interne et externe) a pu déterminer ses
forces et ses faiblesses ainsi que les menaces et les opportunités présentes
dans l’environnement. Il est possible maintenant de définir pour chaque domaine d’activité stratégique (DAS) un avantage
distinctif – effectif ou potentiel – et s’employer à le développer.
Le plan, rappelons-le, suppose une
anticipation des actions des concurrents et une évaluation des
avantages concurrentiels acquis. Il est conçu en tenant compte des moyens
et buts de l'entreprise ainsi que des forces qui agissent sur le marché.
Que
signifie au juste l’avantage compétitif ?
L’avantage compétitif est l’attribut positif qui donne à l’organisation qui le détient une supériorité sur ses concurrents, en particulier sur son concurrent prioritaire (le mieux placé). C’est une compétence distinctive qui lui permet d’augmenter sa marge de manœuvre, d’avoir une longueur d’avance sur ses concurrents, de les surclasser, de l'emporter sur eux. Il se fonde sur une caractéristique intrinsèque, l’élément que l'on maîtrise le mieux.
L'avantage est acquis dans un DAS donné. Il n’est formulé que par référence à un secteur, un métier, un segment ou une unité et n’est pas a priori transposable à d’autres. S’il est suffisamment novateur par rapport à l'existant, il pourrait créer un nouveau marché, conférer à l'entreprise qui en bénéficie une position dominante.
L’avantage compétitif est l’attribut positif qui donne à l’organisation qui le détient une supériorité sur ses concurrents, en particulier sur son concurrent prioritaire (le mieux placé). C’est une compétence distinctive qui lui permet d’augmenter sa marge de manœuvre, d’avoir une longueur d’avance sur ses concurrents, de les surclasser, de l'emporter sur eux. Il se fonde sur une caractéristique intrinsèque, l’élément que l'on maîtrise le mieux.
L'avantage est acquis dans un DAS donné. Il n’est formulé que par référence à un secteur, un métier, un segment ou une unité et n’est pas a priori transposable à d’autres. S’il est suffisamment novateur par rapport à l'existant, il pourrait créer un nouveau marché, conférer à l'entreprise qui en bénéficie une position dominante.
Éclairons
cela par quelques exemples :
Pendant
plus de 30 ans, la Banque Populaire bénéficiait d’un avantage d’une
nature très particulière. Le groupe
paraissait s’appuyer sur l'autorité
publique et suscitait ainsi un sentiment de sécurité auprès du client. Il
était devenu un instrument quasi institutionnel, installé parfois même dans les
consulats à l'étranger. Pour beaucoup de MRE (Marocains résidant à
l’étranger), l'argent transféré était « garanti » par l'Etat.
Les
sociétés de transports rapides et messageries, comme Allô
Coursier et Défi Courses, acheminent le courrier et de là
concurrencent directement Barid Al-Maghrib. Mais les avantages
distinctifs diffèrent d’un cas à l’autre. Les sociétés privées assurent la
levée et la livraison, en se prévalant d’une exécution rapide. L’opérateur BAM,
quant à lui, dispose d’un réseau de distribution beaucoup plus large et d’une tarification
abordable.
Attention,
rien n’est figé : la technologie et les métiers évoluent. Dans l’industrie
horlogère par exemple l’avantage traditionnel de la précision et la
qualité (robustesse) a fait place à l’avantage par les coûts reposant sur les
économies d’échelle. Il y a eu banalisation du produit et la durée de vie
n’est plus un attribut déterminant.
Avantage compétitif : voilà le
maître-mot. Quel en est l’enjeu ?
J’ai
noté ceci dans un papier précédent : le principe général de l’avantage et son
enjeu stratégique coulent de source : les entreprises progressent les unes
au détriment des autres. Elles n'auront pas toutes la faveur du public. Sur un
marché où les concurrents sont (eux aussi) présents et actifs, il faut
constamment chercher à faire les choses mieux et plus rapidement… (1)
L’acheteur opte normalement pour la marque pouvant lui offrir la plus forte valeur. Dans un contexte de compétition et de rivalités, l’organisation qui aspire à survivre et prospérer est irrésistiblement portée à disposer d’une compétence distinctive. Quelle que soit sa taille, elle se doit d’acquérir une position de force lui permettant de se démarquer de ses concurrents.
L’acheteur opte normalement pour la marque pouvant lui offrir la plus forte valeur. Dans un contexte de compétition et de rivalités, l’organisation qui aspire à survivre et prospérer est irrésistiblement portée à disposer d’une compétence distinctive. Quelle que soit sa taille, elle se doit d’acquérir une position de force lui permettant de se démarquer de ses concurrents.
L'avantage
compétitif détermine tout : avoir le meilleur produit, la meilleure qualité, le
meilleur prix, le meilleur service-après-vente… C’est cela qui assure la
survie, puis la croissance et le profit.
Son appréciation figure obligatoirement en préambule du plan d’action. C’est
une composante stratégique décisive.
Mais
il y a plus : un avantage est en toute logique l'attribut intrinsèque que
les concurrents ne possèdent pas. Il est durable s'il ne peut être érodé
par une action rivale (produits plus performants) et si l'évolution de la
technologie ne le rend pas obsolète. Il
a peu d'effet s'il est copié et n'a plus de sens s'il est généralisé.
Naguère,
la société d’eaux minérales Sidi Harazem avait mis sur le marché la bouteille
PET. Celle-ci présente deux avantages : elle est rétractable et permet
une conservation plus saine de l’eau. Un tel attribut constituait-il un
avantage ? Oui… mais de courte durée : son rival Oulmès avait rapidement
adopté le même conditionnement et ouvert la voie aux autres fabricants.
Pour
se démarquer de la concurrence, le Crédit du Maroc a lancé il y a près
de 15 ans la « banque à domicile ». Le serveur web transactionnel mis
en place permet au client à distance d'effectuer des manipulations sur son
compte, réaliser des virements, intervenir en bourse, commander des chéquiers,
etc. Mais, moins d'un an après, la BMCI a créé un site similaire et
adopté dans la foulée le système WAP (téléphonie mobile). Les clients
sont ainsi à même de disposer, à partir de leurs portables, d'informations
bancaires (historique, bourse, etc.) et ce rapidement, à n'importe quel moment
et dans n'importe quel endroit. D'autres banques ont par la suite introduit la
connexion directe soit par le système WAP, soit par le Net. On
comprend là encore que lorsqu’un attribut est généralisé, l’avantage
correspondant disparaît.
Il
en est ainsi également du système informatique Total Track mis au point en
2002 par la société UPS. Assurant une gestion électronique du courrier,
il a été adopté par Barid Al-Maghrib dans l’activité de messagerie
(colis Amana) et par les autres
opérateurs. Les colis étant dotés d'un code barres, le client est en mesure à
partir de son ordinateur de s'enquérir lui-même de l'objet envoyé et suivre son
acheminement en temps réel via Internet.
Un
leader ne le reste que par le maintien de son avance. La position acquise ne doit pas être remise en cause
facilement et instantanément par les concurrents. L'entreprise qui lance un nouveau produit le fait
pour disposer durablement d’un avantage distinctif, d’une position unique. La
durabilité est possible grâce au dépôt d’un brevet. Or, en pratique, l’obtention de ce titre n’accorde
pas systématiquement un véritable avantage à l'inventeur. (2)
Il s’agit donc de construire un
avantage décisif qu’on aura du mal à reproduire, de
veiller à le défendre et le renforcer… Cela implique
obligatoirement une action offensive ou défensive afin de faire face
constamment aux forces rivales.
Thami BOUHMOUCH
Janvier
2016
______________________________________________
(1) Article (octobtre 2011) :
Le marché, un champ de bataille http://bouhmouch.blogspot.com/2011/10/le-marche-un-champ-de-bataille.html
(2) Voir à ce titre article
précédent (septembre 2013) : Le concurrent, un rival qu’il faut avoir à
l’œil http://bouhmouch.blogspot.com/2013/09/le-concurrent-un-rival-quil-faut-avoir.html
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