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17 septembre 2011

JUDÉO-SIONISME : LORSQUE LA MYSTIFICATION DEVIENT VÉRITÉ [1/2]



« Toute vérité traverse trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle se heurte à une opposition violente. Et enfin, elle est acceptée comme une évidence » Arthur Schopenhauer



En ces temps de pensée unique, de propagande et de lavage de cerveau, des intellectuels moralement libres montent au créneau pour dénoncer les crimes de l’Etat juif et pester contre la lâcheté ambiante. Ils sont déterminés et de plus en plus nombreux… mais rien ne  semble y faire. Comment un Etat, une armée peuvent-ils commettre autant de forfaits, infliger autant de souffrances à des civils démunis, pendant autant de décennies, sans que les puissances de ce monde et les instances internationales (ONU, CPI) ne se résolvent à y mettre le holà ? Comment l’entité judéo-sioniste s’est-elle «débrouillée» pour s’arroger le privilège insolite d’être au-dessus de la légalité ?

La queue du chien

Il y a deux conceptions d’apparence antinomiques :
L’une part du postulat selon lequel l’administration étasunienne ne fait pas le poids devant les ténors du sionisme. Ce seraient donc eux qui donneraient les directives à suivre et ainsi décideraient du sort du monde. Il est alors question de réseaux de soutien tentaculaires et de nababs sionistes exerçant une influence irrésistible à la fois sur les présidents étasuniens et sur les sociétés multinationales. Cette conception, largement connue, ne semble pas faire l’unanimité : « Y a-t-il un autre exemple, dans l’histoire de l’humanité, d’une superpuissance de 310 millions d’habitants complètement inféodée à un petit pays insignifiant d’au plus sept millions et demi d’individus se chamaillant pour quelques kilomètres de terres semi-arides ? Est-il concevable qu’un pays pesant à peine 206 milliards de dollars de PIB annuel puisse contrôler et diriger une superpuissance qui aligne 14.510 milliards de PIB annuel ? ». (1) A priori, le doute est possible, surtout si l’on pense à la fameuse interrogation d’U. Avnery : « Est-ce le chien qui remue la queue ou la queue qui remue le chien ? ». (2)
L’autre conception se fonde sur l’idée que l’Etat hébreu ne serait qu’une tête de pont destinée à maintenir une tension constante au Proche-Orient et asservir ses populations. D’aucuns l’assimilent à une sorte de «base militaire», à une «colonie de peuplement et d’exploitation» implantée au cœur du monde arabe. On a été jusqu’à le qualifier de «quasi cinquante-et-unième État de l’Union». De là, le projet judéo-sioniste n’est jamais qu’une variante régionale du projet impérialiste étasunien. C’est sous cet angle que doit être appréhendée l’aide financière et militaire accordée par Washington – une aide faramineuse, sans laquelle les crimes contre les Palestiniens ne seraient pas possibles. Selon S. Amin, « cet Etat surarmé [Israël], à l’avant-garde des technologies de pointe, morceau avancé d’Occident au Proche-Orient, dépensant 60% de son PIB à l’armée, c’est l’Etat rêvé pour les dirigeants occidentaux qui ne souhaitent pas un Israël vivant en paix avec les Palestiniens sur la base du droit international. L’Etat d’Israël joue aujourd’hui un rôle-clé pour l’Occident permettant le contrôle du Proche-Orient et des ressources pétrolières ». (3)
Certes, l’explication par le poids du lobby israélien ne suffit pas, mais ne doit pas pour autant être écartée. Il ne convient pas non plus de négliger l’approche par l’implantation d’un Etat factice en tant qu’instrument et symbole de l’hégémonie au Proche-Orient (depuis H. Truman). A mon sens, si l’influence du mouvement sioniste est opérante au plus haut point, c’est parce qu’elle est perçue et accueillie favorablement, parce qu’elle s’accorde avec les intérêts bien compris de l’Occident. En somme, la politique de Washington concernant la Palestine s’avère être l’œuvre du Pentagone et des affairistes de l’armement autant que et parallèlement à celle des officines sionistes. A cela il faut s’empresser d’ajouter le rôle joué par les chrétiens sionistes dans la prééminence accordée historiquement à Israël dans le champ politique officiel des Etats-Unis.

Un pharisaïsme stupéfiant

Pourquoi les lobbyistes pro-Israël, les propagandistes et autres défenseurs à la solde du sionisme (y compris l’ONU) se bousculent-ils au portillon ? C’est parce que l’Etat juif, fier de son Mossad et son armée de tueurs, de ses engins de destruction massive, de ses Apaches, ses drones «futés» et ses sous-marins nucléaires, a d’autres tours dans son sac. Les chefs sionistes en effet se sont appuyés très tôt sur la fourberie et les subterfuges permanents. Ils inventent sans relâche les échappatoires et les esquives. Farder la vérité est une arme redoutable, autant sinon plus que l’arsenal sophistiqué et démesuré dont ils disposent.
Le fait vaut d’être souligné : un pharisaïsme d’un genre extraordinaire caractérise le judéo-sionisme ; c’est une armature essentielle du mouvement et en même temps le signe annonciateur de sa mort. Selon Alan Hart, en effet, « ce pharisaïsme a été décrit par Y. Harkabi, ancien directeur des renseignements militaires israéliens, comme "le plus grand danger réel" pour l’État juif ». (4)
La réalité du sionisme est «médiamensongée» à un point jamais atteint dans l’histoire. Il y a une combine que les spoliateurs israéliens manient de main de maître (et qu’ils ont inculquée à leurs acolytes étasuniens) : plus l’artifice, le mensonge, l’hypocrisie sont gros, plus ils sont gobés d’une traite par l’opinion mondiale. Les attrape-nigauds du genre «lutte contre le terrorisme», «danger islamiste», «Israël, état démocratique», «menace de destruction d'Israël» font partie depuis belle lurette de la boite à outils du parfait sioniste. C’est un langage éculé, mille fois répété, martelé ad nauseam, mais il a le mérite de bien fonctionner. La rhétorique sioniste est à l’origine de tout un assortiment de diversions mielleuses et de mensonges savamment échafaudés. La charge d’hypocrisie est virulente et flagrante, un véritable affront à la raison. « Le bon sens, note B. Gratton, reste l’ennemi numéro 1 des mensonges sionistes. Avec le bon sens, l’absurdité de certaines histoires saute aux yeux, il peut s’agir d’impossibilité technique flagrante, d’absence totale de preuves, de coïncidences plus que curieuses, de diabolisation excessive et injustifiable » (5)
Des brigades d’hasbaristes (propagandistes) bien entraînés sont à l’œuvre un peu partout, même là où on les attend le moins. Wikipedia, par exemple, infiltrée par une escouade de juifs sionistes, n’arrête pas de fabriquer les contrevérités les plus invraisemblables. Vous voulez un exemple ? Composez les mots Nakba Palestine et vous découvrirez ce que la dissimilation et la manipulation veulent dire. On ment à propos du mouvement Hamas («ces Islamistes qui ne veulent pas la Paix»), d’Hugo Chavez («despote, populiste»), d’Ahmadinejad («le terrible dictateur religieux antisémite») et de Nasrallah («un terroriste soutenu par la Syrie et l’Iran»), comme on l’a fait à propos de Saddam Hussein. Les médias, bien entendu, suivent tête baissée.
Les leaders israéliens ont le toupet de clamer que l’Iran ne doit pas développer des capacités nucléaires alors que chacun sait qu’ils disposent depuis longtemps d’un arsenal militaire colossal (sans parler des armes chimiques et biologiques). C’est d’ailleurs grâce à cet armement qu’Israël, 6ème puissance mondiale dans ce domaine, tient en otage tous les peuples de la région.
Les boniments sur le «futur Etat palestinien», sur la distinction entre colonies «légales» et colonies «irrégulières» ou «sauvages» ont déjà trop duré. I. Pappé montre à quel point le discours peut être désinvolte et pince-sans-rire : « les sionistes ont appris que le colonialisme n’était pas populaire, alors ils l’ont traduit différemment, ils ont trouvé le mot "settlement" [implantation], qui signifie quelque chose d’autre en anglais ; et ils ont trouvé cette réponse : "Oui, c’est coloniser, mais ce n’est pas comme coloniser, c’est une chose différente". L’État pour les Palestiniens, c’est deux Bantoustans, divisé par douze en Cisjordanie et clôturé comme un camp de concentration à Gaza, qui n’a pas de connexion entre les deux, et qui a une petite municipalité à Ramallah que l’on appellera gouvernement ; voilà l’État ». (6) 
Les «accords» signés sont systématiquement foulés aux pieds. La boutade de Ben Gourion à ce propos est très éloquente : « Si j'étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C'est normal, nous avons pris leur pays » (cité par Nahum Goldmann dans «Le paradoxe juif», 1976). La bravade est proférée sur un ton plein de morgue et de dérision.
Les israéliens croient dur comme fer, qu’à la longue, ils arriveront à effacer définitivement le «problème palestinien» – notamment, en affirmant et en répétant que le peuple palestinien n’existe pas et n’a jamais existé. Pour le démontrer, rien n’est plus facile : leurs livres scolaires expliquent insidieusement qu’à l’époque des Ottomans, des populations venues «d’ailleurs» et peu nombreuses «ont été installées» dans la région. Des générations d’écoliers ont été abreuvées ainsi, puis lâchées sur les Palestiniens. Comme le relève P. Stambul, « la colonisation sioniste et la création de l’Etat d’Israël se sont accompagnées d’un négationnisme total (j’emploie intentionnellement ce mot qui est très chargé symboliquement dans l’Histoire juive) vis-à-vis des Palestiniens. Il s’agit de justifier a posteriori un des mensonges fondateurs, l’idée de la "une terre sans peuple pour un peuple sans terre". On y ajoute contre toute vraisemblance quelques énormités comme l’idée que les Juifs auraient toujours vécu en "Eretz Israël" ou qu’ils sont majoritaires à Jérusalem depuis les années 1800 ». (7)
Je ne sais pas comment c’est arrivé, mais un membre du gang sioniste a bien voulu avouer le vol, il y a plus de quarante ans : « Des villages juifs furent construits à la place des villages arabes. […] Il n’y a pas un seul endroit construit dans ce pays qui n’ait pas eu une ancienne population arabe ». (8) L’idée du «retour des juifs en Israël» n’est qu’une imposture. Notons, sans y insister, que pour les religieux non sionistes, l'État juif de l'Antiquité « a été détruit par Dieu ». De plus, le père du sionisme, T. Herzl, voulait un état pour les juifs, mais peu lui importait qu'il fût à Madagascar, en Ouganda, en Argentine ou en Judée-Samarie.


Le projet sioniste, vieux de plus d’un siècle, s’est toujours fondé sur les artifices et la duperie pour réécrire l’Histoire… C'est le point qui sera abordé dans le prochain article [2/2].


Thami BOUHMOUCH

(1) Robert BIBEAU, http://www.robertbibeau.ca/palestine/edito5122010.html Décembre 2010.
(7) Pierre STAMBUL, http://la-feuille-de-chou.fr/archives/18517   Février 2011.
(8) Moshe Dayan, ministre de la Guerre, adressé à The Technion Haifa, rapporté par Ha’aretz, 4 avril 1969.

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