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10 février 2014

LA SYRIE FACE A LA RANCŒUR




En Syrie, s’agit-il d’une sédition populaire, d’une révolte syro-syrienne ? Si j’écoutais les chaines Al-Jazeera et Al-Arabia (entre autres), je répondrais rapidement par l’affirmative… A diverses reprises Bachar Al-Assad a proposé un dialogue national avec l’opposition démocratique afin de trouver une solution consensuelle à la crise… C’est bien cette opposition qui a pris le parti de refuser le débat, aiguillonnée comme il se doit par les comploteurs à l’affût. Le président syrien a déclaré : « En Syrie existe une opposition syrienne qui s’exprime publiquement sans être poursuivie. Les poursuites concernent essentiellement certains éléments des Frères Musulmans, lesquels sont considérés par la Loi syrienne et l’État syrien comme une organisation terroriste devenue encore plus terroriste que jamais. Nous avons déjà dialogué avec eux suite aux événements des années quatre-vingt, ils ont prouvé qu’ils ne sont pas honnêtes ». (1)
Normalement, un mouvement d’opposition s’appuie sur une formation politique interne ayant un fondement populaire et un programme crédible. Il ne saurait s’asservir à des puissances étrangères, ni recourir à des mercenaires armés. Un révolutionnaire, conformément au bon sens, ne voudrait que du bien pour son pays. Il n'assassinerait pas des civils à tour de bras, ne violerait pas des femmes, ne détruirait pas des édifices, ne minerait pas des zones habitées. Ce qu'on appelle « rebelles » ou « armée libre » n'est qu'un ramassis de collabos, de tueurs payés et introduits de l’extérieur. Les larbins embrigadés suivent les ordres, s’attribuent un semblant d'honorabilité et courent pour ramasser les oboles. L’impérialo-sionisme à fini décidément par instaurer une nouvelle donne : la société arabe est désormais déstabilisée et dévastée par ses propres fils.
En Syrie, l’Arabie saoudite commande de facto les opérations. Le nommé Ahmad Jarba, imposé à la tête de cette fameuse « opposition off- shore », appartient à la même alliance tribale que le roi Abdallah, le clan Al-Shammar. Le chef des services de renseignements saoudiens Bandar Ben Sultan disait lors de sa rencontre avec le président Poutine : « Les groupes tchétchènes, nous les contrôlons, ils ne se rendent en Syrie qu’après coordination avec nous. Ces groupes ne nous font pas peur. Nous les utilisons face au régime syrien, ils n’auront  aucun rôle ou influence dans l'avenir politique de la Syrie. […] La Syrie sera dirigée par un  régime  modéré et démocratique directement parrainé par nous ». (2)

L’assaut des charognards
La Syrie fait face à une guerre d'agression. Rien de moins. Il s'agit d'un combat entre une armée régulière et des groupes de mercenaires étrangers, armés, financés et mobilisés par des forces externes. Il s'agit d'une agression planifiée de longue date et exigée par l’Etat juif. C’est par les services de renseignement israéliens, notons-le, que les « preuves » de l’usage d’armes chimiques ont été fournies à Washington. La Syrie, depuis des décennies, est en état de guerre latent avec le tandem américano-sioniste. Un néoconservateur étasunien influent a dit : « Nous ne voulons de stabilité ni en Irak, ni en Syrie, ni au Liban, ni en Iran ou en Arabie saoudite. Nous voulons que les choses changent. La question n’est pas de savoir s’il faut déstabiliser mais comment le faire ». (3)
Aux yeux de l’Empire, les « fautes » de la Syrie ne sont pas tolérables : c'est le principal allié du Hamas (elle en abritait la direction extérieure) ; elle refuse de reconnaître l’occupation sioniste ; elle soutient l'action héroïque du Hezbollah et se complait dans son alliance stratégique avec l’Iran. Il faut absolument se débarrasser des États récalcitrants et mouvements hostiles, s’assurer le contrôle de la région et protéger l'Etat juif. Pour établir l’ordre, les extrémistes étasuniens sont décidés à massacrer une multitude de civils syriens et déstabiliser toute la région.
Les faits sont consternants : l’un des berceaux de la civilisation arabo-musulmane est assailli par une nuée de criminels crapuleux, de djihadistes et charognards incultes. Tous les jours, cinq cents nouveaux mercenaires entraient dans le pays. On a même embauché dans les banlieues françaises, en proposant semble-t-il des mensualités de 5.000 euros… En novembre 2011, Le Canard enchaîné révélait déjà que des agents de la DGSE œuvraient pour déstabiliser la Syrie. Il était question d'opérations de formation et de soutien aux groupes terroristes pour ce qui est des transmissions et de l’artillerie. La CIA bien sûr était aux premières loges : elle opérait dans le sud de la Turquie où elle était impliquée dans l’entrainement et l’acheminement d’armes (financées par les monarchies aux ordres). Même les services secrets allemands (BND) ont donné un coup de main avec leur frégate-espion.  

Refus des diktats
Les pousses-au-crime se grisent de leur puissance. Dans leur élan fanatique, ils s’en mêlent les pinceaux : il y a peu, le ministre de la défense britannique s’est mis en colère contre le président syrien en l’appelant Saddam Hussein… Prôner le meurtre est devenu une qualité diplomatique. Qu’importe les vies humaines et les droits de l’homme, au diable la justice et la morale. L’objectif est de disloquer le monde arabe, d’y instaurer la terreur et le chaos de façon permanente. Les maitres sionistes se frottent les mains, eux qui ont souhaité la décomposition de la Syrie en petits cantons confessionnels, alaouite, druze, sunnite et kurde, etc.


Il ne suffit pas de dire que le président syrien « n’a rien fait pour libérer le Golan ». On sait qu’il n'a jamais cherché à plaire, n'a jamais voulu se plier aux diktats des faucons de Washington (question palestinienne, soutien aux mouvements de résistance, relation avec l'Iran). Il y a plus de 10 ans, Colin Powell lui avait demandé d’expulser de Syrie toutes les factions palestiniennes vers n’importe où dans le monde. Al-Assad  lui avait répondu : « lorsque nous expulsons une personne c’est pour la rapatrier et dans ce cas précis il faudrait nous dire si le rapatriement est possible ». (4) Powell avait demandé également de cesser toute forme de soutien à la Résistance libanaise, de refuser l’entrée en Syrie à tous les talents scientifiques irakiens. (5) Le président avait dit non à ces exigences ignobles… Il était devenu un empêcheur de tourner en rond.  
Que veut l’impérialisme en Syrie ? Les choses sont claires : installer un régime complice et fidèle, détruire définitivement l’axe de résistance syro-libano-iranien, instaurer un Moyen-Orient entièrement soumis à l’Etat juif, un Moyen-Orient où tous les dirigeants obéiront au doigt et à l’œil. Pour l’Occident, la vassalisation des pays du Sud est bel et bien vitale, sans quoi il se retrouverait démuni et vulnérable. Les va-t-en-guerre persuadent l’opinion qu’ils n’agissent pas pour obtenir des avantages économiques ou stratégiques (pétrole, gaz, etc.), mais bien pour éliminer de graves menaces. A ce titre, Olivia Zémor a écrit : « Leurs intérêts, qu'il s'agisse de renflouer les marchands d'armes, d'expérimenter leurs dernières inventions mortelles, de venir à bout de mouvements qui osent résister à Israël comme le Hezbollah, ou encore d'affaiblir un maximum de nations en encourageant les guerres de clans, ne sont pas les nôtres ». (6)
Mais les choses ne sont pas aussi faciles qu’on l’imaginait. L'armée syrienne a fait son devoir avec détermination : les morts dans les rangs des terroristes armés se comptent par milliers. Manifestement, le « régime » de Bachar Al-Assad est soutenu par la grande majorité des Syriens : sans un authentique appui populaire, occulté justement par les médias alignés, aurait-il pu résister et repousser l'offensive criminelle ?

Subversion médiatique
La Syrie est soumise à une guerre médiatique planétaire sans précédent. Le processus de diabolisation des dirigeants gêneurs est un préalable à l’agression. Chaque grande guerre commence par des médiamensonges odieux. Hier : le Vietnam, l’Irak, la Yougoslavie, la Côte-d’Ivoire, la Libye ; aujourd’hui, la Syrie ; demain, le Soudan et l’Iran…
Les contrevérités au sujet de la Syrie aujourd'hui sont incroyablement démoniaques. Il faut bien comprendre que les médias officiels sont ouvertement colonisés par le sionisme. Ils excellent dans l'art de propager les ragots et de fabriquer l’opinion publique. Regardez les chaînes de télévision satellitaires : les présentatrices (potiches) nous ressassent ad nauseam les mêmes contes, les mêmes fadaises. Lisez les médias occidentaux : ils savent que leurs lecteurs ont la mémoire limitée, qu’ils ne feront jamais l’effort de séparer le grain de l’ivraie. La meute médiatique a déjà endossé l’habit du juge, du jury et du bourreau. Les agents de la manipulation ne sont pas seulement des imposteurs, ce sont des dangers publics. La désinformation est devenue la véritable arme de destruction massive.
Les citoyens européens et américains ne comprennent pas le problème syrien et se laissent facilement mystifier par les grands tambours de l’impérialo-sionisme. On a menti à propos de Bachar Al-Assad, comme on l’a fait à propos de Saddam Hussein, du mouvement Hamas (« ces Islamistes qui ne veulent pas la paix »), de Nasrallah (« un terroriste soutenu par la Syrie et l’Iran »), de Chavez (despote, populiste »), d’Ahmadinejad (« terrible dictateur »)… Des images truquées épouvantables sont diffusées à longueur de journée. Quelle émotion à l’échelle mondiale devant le cliché d'un petit garçon soi-disant syrien dormant entre les tombes de son père et de sa mère « exterminés par le régime de Bachar » ! Il s'agit en fait de fausses tombes réalisées dans le cadre d'une mise en scène. Le petit garçon n'habite pas en Syrie mais en... Arabie Saoudite. (7)

Même si aujourd’hui la Syrie n’a pas été bombardée par l’Empire et ses comparses, les dégâts sont hélas incommensurables : des citoyens ont été terrifiés pendant près de trois ans, il y a des têtes coupées au sabre et des traumatisés à vie. Les moyens les plus abjects ont été utilisés pour détruire les habitations et les infrastructures. Des pans de la population ont été dépouillés, expatriés et réduits à la mendicité (comme j’ai pu le constater de visu à Istanbul).
Le summum de l'horreur est désormais atteint : on a vu arriver en Syrie des camions dotés de blocs chirurgicaux pour le prélèvement d’organes sur les civils capturés ou agonisants (donc vivants). Les affaires marchent très bien, vu le foisonnement actuel de greffes de rein et de cristallin dans les cliniques de transplantation en Israël et en Europe… Comment ne pas avoir un haut-le-cœur et continuer à répéter « Assad doit partir » ? Disons-le : être contre l’Etat syrien légitime, c’est être du côté de l’impérialisme pillard et racketteur, approuver le vandalisme et les crimes à grande échelle. 
C’est l’entité sioniste, au bout du compte, qui tire le plus grand profit de cette diversion programmée : l’acharnement des médiamensonges a réussi à faire oublier le drame en Palestine occupée. Derrière l’écran de fumée, les sionistes ont continué à voler la terre, à assassiner les Palestiniens. Le processus de destruction des maisons palestiniennes s’est poursuivi à vive allure…


Thami BOUHMOUCH
Février 2014

Publié in:
- http://www.alterinfo.net/LA-SYRIE-AUX-PRISES-AVEC-LA-SAUVAGERIE-DE-L-EMPIRE_a99605.html
- http://truthfromgod.canalblog.com/archives/2014/02/12/29195638.html 
- http://www.jacques-toutaux.pro/article-thami-bouhmouch-la-syrie-aux-prises-avec-la-sauvagerie-de-l-empire-122523850.html 
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(5) Les scientifiques en Irak qui ont échappé aux assassinats ont été accueillis en Syrie et ont été intégrés dans ses universités.
(6) Message reçu par mail en octobre 2013.

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