« L’impérialisme US est déconnecté de la réalité. Il vit dans
le monde magique de Disney où tout est beau et tout lui réussit » Mohamed Hassan
L’Empire étasunien
s’adonne fanatiquement, partout dans le monde et au
mépris total de la légalité internationale à un terrorisme
multiforme et cruel, établi sur des actions de désinformation de grande
envergure. La conspiration
menée contre les nations excommuniées est manifeste, en particulier celle
haineuse et vindicative visant le monde arabo-musulman.
Complots et agressions à foison
Quelques
jours après les fameux « attentats du 11/09 », Rumsfeld, le grand
criminel du Pentagone, présentait aux dirigeants militaires un mémo dans lequel
il est précisé que 7 pays devaient « passer à la casserole » :
l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, le Liban, la Syrie, le Soudan et l’Iran. Près
d’un an après, un membre néoconservateur du Congrès s’est écrié : « Nous devons en finir avec les régimes terroristes,
à commencer par les trois grands : Iran, Irak et Syrie. Puis nous nous
occuperons de l’Arabie saoudite… Nous ne voulons de stabilité ni en
Irak, ni en Syrie, ni au Liban, ni en Iran ou en Arabie saoudite. Nous voulons
que les choses changent. La question n’est pas de savoir s’il faut
déstabiliser mais comment le faire ». (1)
Depuis
cette date, alors qu’au Pakistan les assassinats par les drones
sont devenus quotidiens, l’Iran fait face à une politique
d’encerclement acharnée. Classé dans « l’Axe du Mal », ce pays
se retrouve cerné à l’Est (Afghanistan) comme à l’Ouest (Irak) de soldats yankees,
flanqués d’une multitude de mercenaires payés par le Pentagone.
A l’autre bout du globe, Cuba est confronté à un
terrorisme politique, économique et militaire (blocus dès 1961), lequel est doublé d’un terrorisme
intellectuel et médiatique hautement dispendieux… Il est
clair que c’est à un petit pays et à sa révolution que les maîtres de
Washington ont déclaré la guerre. « Pendant des dizaines d’années, ils
utiliseront toute la panoplie terroriste pour tenter d’assassiner Fidel,
jusqu’à la combinaison de plongée sous-marine enduite de poison, faciliteront
le débarquement de groupes armés, financeront et manipuleront les opposants,
détruiront des usines, allant jusqu’à introduire la peste porcine et des virus
s’attaquant au tabac et à la canne à sucre. Ils organiseront l’asphyxie
économique de l’île en décrétant un embargo toujours en vigueur ». (2)
Les Etats-Unis, dès les
années 60,
recrutent et protègent
des terroristes anti-cubains notoires, tels Orlando Bosch et Luis Posada
Carriles. Ce dernier a préparé et commandité en 1976 l’attentat en plein vol de l’avion de ligne cubain (73 tués) et en 1997 une vague d’attentats dans des lieux
touristiques à Cuba… Comment ne pas avoir de l’admiration pour un pays de
douze millions d’habitants ayant pu résister durant un demi-siècle à un
terrorisme d’État enragé, à des attaques médiatiques impétueuses et incessantes,
aux agressions de l’armée la plus puissante de la planète ?
En Amérique Latine, l’ambassade
étasunienne est la cheville ouvrière de toutes les conspirations et tentatives
de putsch : au Venezuela en
2002, en Bolivie en 2008, au Honduras en 2009, en Équateur en 2010… Evo Morales, une fois, a été prévenu par un
de ses proches : « Président Evo, vous devez vous méfier de l’ambassade
des Etats-Unis. Il y a toujours eu des coups d’État en Amérique latine. Le seul
endroit où il n’y a pas eu de coups d’État, c’est aux Etats-Unis, parce qu’il
n’y a pas d’ambassade étasunienne ». (3)
La fourberie, arme de destruction massive
L’Empire ne peut crier sur
les toits qu’il veut nuire à un pays en vue de le soumettre et le piller. Il doit
toujours inventer un motif apparent, même si c’est une histoire totalement
loufoque. Les médias se chargeront de la colporter et la bonifier.
Ainsi la compagnie aérienne
du Venezuela, du fait qu’elle effectue des vols entre Caracas, la Syrie et
l’Iran, a été accusée par les congressistes étasuniens de « transporter
du matériel radioactif, des armes, des drogues et des terroristes connus du
Hezbollah et de l’Iran ». On a longtemps asséné que le président Chavez n’était qu’un « populiste despotique », alors qu’il jouissait d’une très forte popularité au sein de la
population, laquelle a largement profité de programmes sociaux exceptionnels
réalisés depuis quinze ans. Cet homme intègre et efficace cristallisait
la haine des milieux financiers locaux et internationaux. On ne lui pardonnait pas
ses fréquentations du président iranien Ahmadinejad (étiqueté « terrible dictateur
antisémite »). Il y a peu, nombre de dirigeants
étasuniens se sont réjoui de sa maladie et fêté ensuite sa mort.
Au Moyen-Orient, on a usé des leurres sans aucune
retenue ni contrainte. D’aucuns se souviennent encore de ce journaliste de CNN qui,
en 2001, demanda à un vieux chef taliban si son pays était à l’origine des
attaques à l’anthrax. Visiblement, celui-ci ne savait pas ce qu’était
l’anthrax. La chaîne étasunienne cherchait coûte que coûte à présenter cet
homme modeste comme un dangereux terroriste !... C’est grâce à ce genre de
tartufferie que les Etats-Unis ont pu envahir l’Afghanistan. Il en a été de même
pour l’Irak, qui a subi l’une des guerres
les plus ignominieuses de l'histoire
moderne. Sur la base d'un mensonge, d’une action de propagande piteuse, une
coalition de forcenés a entrepris de dévaster méthodiquement le berceau de la civilisation. Le mal infligé dépasse
les limites du mesurable et paraît irréversible.
La Syrie est le seul pays arabe
véritablement indépendant. Aujourd'hui, au sujet de ce pays, les contrevérités
sont incroyablement diaboliques. Les
médias occidentaux officiels (qui ont déjà excellé dans la diabolisation de
Castro, de Chavez, d’Ahmadinejad et de Gbagbo) endossent en hâte l’image d’un « Assad,
autocrate sanguinaire ». Le chef de l’Etat syrien a récemment déclaré à la télévision (en
substance) : « Peut-on parler d'une révolution en Syrie ? Les
révolutionnaires n'assassinent pas des civils à tour de bras. Les
révolutionnaires ne détruisent pas les infrastructures. Les révolutionnaires ne
sont pas introduits de l'extérieur, ne sont pas payés par des étrangers pour
exécuter leurs ordres ». A diverses reprises il a proposé un dialogue national afin de trouver une solution politique consensuelle à la crise.
En vain… Un certain Fabius en France est allé jusqu’à appeler à son assassinat…
Pourquoi pas ? On a bien assassiné Khadafi…
Pour agresser des pays, il y a un siècle, l’Empire
recourait déjà à la mystification. Il n’est que de penser aux carnages et
souffrances infligés à Haïti entre 1915 et 1935. Les résistants à
l’oppression, qualifiés bien sûr de « terroristes », ont été systématiquement
massacrés. D’un côté, le commandant des troupes écrivait dans son
rapport : « j’ai traqué ces salauds comme des cochons » ;
de l’autre, le New York Times glorifiait ces interventions :
« Nous allons tout simplement là-bas […] pour aider notre frère
noir à remettre de l’ordre dans sa maison en désordre ». La première
priorité du régime fantoche mis en place (en 1935) « fut la destruction
des petits propriétaires terriens et des paysans libres. 40.000 familles furent
chassées de leurs terres. Chaque fois, lorsque des mesures de ce genre
déclenchaient des résistances, celles-ci étaient réprimées dans le sang avec
l’aide des Etats-Unis ». (4)
Le choix de la loi de la jungle
Les dirigeants
étasuniens et leurs vassaux européens seront-ils un jour jugés pour crimes
contre l'humanité ? En Afghanistan, la
croisade « antiterroriste » a permis de
faire déferler les drones sans le moindre scrupule, de perpétrer des raids meurtriers
en permanence. « Des milliers de civils ont été tués, les divisions ethniques ont été
exacerbées et ont plongé le pays dans le chaos, l’économie et de nombreuses
infrastructures ont été détruites, mais le commerce de l'opium a connu un regain d'activité intense avec l'aide de la CIA (plus de 60% de l’héroïne vendue dans le monde viendrait
d’Afghanistan, contre 0 % du temps des Talibans) ». (5)
En Irak, Washington a créé et entraîné la « brigade
des loups », à laquelle l’armée remettait les prisonniers pour qu’ils
soient torturés – souvent à mort – à l’aide de perceuses électriques et de
décharges électriques à haute tension… « Bush, note Chomsky, a
donné les ordres de commettre le crime international suprême […]
pour lequel les criminels nazis ont été pendus : des centaines de milliers
de morts, des millions de réfugiés, la destruction de la plus grande partie du
pays, dans un conflit sectaire cruel qui maintenant a gagné le reste de la
région ». (6) Aujourd’hui,
l’Irak a effectivement sombré dans l’âge des ténèbres.
Le tour de la Syrie est finalement arrivé. Etiquetée
« obstacle à la politique américaine au Moyen-Orient », elle fait
l’objet d’une politique terroriste appelée ironiquement « instabilité
constructive », d’une guerre d’agression vindicative, financée sans aucune réserve par
les milliards du Qatar et de l’Arabie Saoudite. Quels en
sont les objectifs ? Exacerber les conflits ethnico-confessionnels,
favoriser le morcellement politique et territorial, paralyser la
production, briser la société, détruire la structure de l’État.
L’Empire agresse qui il veut, quand il veut. Lorsqu’un
journaliste a dit que la plupart des Américains ne considéraient pas Cuba comme
une menace, la représentante d’extrême-droite de la Floride a répondu :
« Et quelle était la menace lorsque nous avons envahi Panama ?
Pensions-nous que l’armée de Noriega allait nous envahir ? Et quelle était
la menace lors de la guerre du Golfe ? Allaient-ils envoyer leurs
avions... et nous envahir ? Il n’y avait pas de menace... et cela ne
nous a pourtant pas empêché d’employer la force ». N’ayant
pas peur de manquer de retenue, elle a ajouté : « j’applaudirais si
quelqu’un devait assassiner Fidel Castro ». (7)
Partout,
les gouvernements sont tenus en joue par la présence de bases militaires ou par
la création de rebellions. Seuls les larbins dévoyés de l’impérialisme
sont épargnés et maintenus en
selle.
Au Yémen, par exemple, Saleh s’est beaucoup démené pour être un allié de
Washington dans la « guerre contre le terrorisme », en s’en
prenant aux éléments islamistes, ses alliés d’antan. Résultat : il a
permis de bon cœur à l’armée étasunienne et à la CIA de lancer des attaques
quotidiennes par les drones et les escadrons de la mort.
L’Afrique,
bien entendu, n’est pas en reste de projets terroristes. Pour l’impérialisme pillard et racketteur, il n’est pas question de laisser ce continent riche
s’échapper, en se réfugiant dans le giron chinois. Il décide donc d’utiliser sa meilleure carte : l’agression militaire. L’objectif
d’Africom est ainsi clair : « stabiliser la dépendance de
l’Afrique, l’empêcher de s’émanciper, l’empêcher de devenir un acteur
indépendant qui pourrait s’allier à la Chine et à l’Amérique latine. Africom
constitue une arme essentielle dans les plans de domination mondiale des
Etats-Unis... Washington veut contrôler entièrement l’Afrique et fermer la
porte aux Chinois ». (8) Le pétrole du Nigeria notamment doit être
mis au service exclusif de la sécurité énergétique des Etats-Unis. Moyennant
quoi les leaders fantoches peuvent gaspiller la rente à leur guise et inciter
le peuple à s’entretuer pour une quelconque brouille ethnique.
La
politique de l’Empire, fondée sur le mensonge, les agressions et le racket, laisse
entrevoir un effondrement moral effrayant. « L'irrespect continu de la légalité
internationale et de la Charte des Nations Unies a conduit les dirigeants
étasuniens à ne plus tenir compte, de plus en plus souvent, des usages et des
règles diplomatiques dans les relations entre Etats souverains, que la
civilisation a historiquement construits au cours des siècles… ». (9)
Fanatisme, ignorance et racisme
Les Etats-Unis, pour
reprendre l’expression incisive de Lode Vanoost, seraient-ils « un
pays réactionnaire saturé de fanatiques ignares » ? Pendant toute son histoire, ce pays a instauré le racisme le plus infâme.
Il procède, il est vrai, d’un colonialisme de peuplement, le genre le plus sauvage,
parce qu’il requiert l’extermination de la population autochtone (c'est pourquoi
les Etasuniens sympathisent d’emblée avec les colons sionistes en terre de
Palestine). « Depuis
la création de ce pays, le racisme est employé pour justifier
l’expansion et l’oppression : on appelait les autochtones des sauvages, on
donnait toute sorte de noms aux Africains pour justifier l’esclavage et les
vétérans du Vietnam connaissent une panoplie de termes utilisés pour justifier
cette guerre impérialiste ». (10)
Les soldats
yankees ne sont pas entrainés seulement à tuer. On les a bourrés de préjugés
haineux et leur a inculqué le mépris le plus abject pour leurs victimes. Il y a
un an en Afghanistan, des bidasses ivres ont tué 17 villageois pendant leur
sommeil. Ils riaient en tirant dans tous les sens ; ils ont ensuite versé
des produits chimiques sur leurs cadavres et les ont brûlés… Comment ces soldats,
incités à tuer et à haïr violemment les peuples qu’ils envahissent, pourraient-ils
à la longue ne pas devenir fous ?
Les tensions et les périls extrêmes infligés au
monde par l’administration étasunienne ont atteint un niveau dans le cynisme,
la barbarie et le viol de la légalité internationale jamais égalé dans la série
d’agressions menées sans discontinuer depuis des décennies. En seulement dix ans, combien de milliers de tonnes de bombes l’Empire
a-t-il déversés sur l’Irak et sur l’Afghanistan ? Combien de satrapes a-t-il
soutenus ? Combien d’agressions israéliennes a-t-il financées, appuyées et
armées ? On ne dira jamais assez l’impact de l’injustice historique subie par
les Palestiniens dans la conscience des peuples arabes et des Musulmans.
L’arrogance et la barbarie s’aggravent au
fil des ans, entraînant un sentiment d’antiaméricanisme
croissant. Les Etasuniens n’ont pas
pu soumettre l’Irak comme ils l’avaient prévu ; ils sont en train de
quitter l’Afghanistan ; leur ambassade a été récemment attaquée en Egypte…
Ceux qui sèment le vent, vont-ils un jour récolter la tempête ?
Thami
BOUHMOUCH
Mars
2013
Publié in :
- http://humaniterouge.alloforum.com/imperialisme-terrorisme-t4050-1.html
____________________________________________________
(1) Michael Ledeen, un
néo-conservateur proche de Bush, in « The War against the Terror
Masters », septembre 2002, cité in
: http://www.legrandsoir.info/moyen-orient-le-plan-americano-israelien.html
Novembre 2012.
(2) José Fort, http://josefort.over-blog.com/article-32914019.html Juin 2009.
(3) Cité par Fidel Castro,
http://www.granma.cu/frances/reflexions/26noviem-reflexiones.html Novembre 2010.
(4) Cf. Lode Vanoost, http://www.michelcollon.info/Pourquoi-Haiti-ne-se-developpe-pas.html Février 2011.
(5) Grégoire Lalieu, http://www.michelcollon.info/Le-gouvernement-des-Etats-Unis.html Mai
2011.
(6) Noam Chomsky, http://polymedia.skynetblogs.be/tag/jihad Mai 2011.
(7) Il s’agit d’Ileana
Ros-Lehtinen, citée par Jane Franklin, http://www.legrandsoir.info/Le-nouveau-jeu-cubain-Z-Net.html Décembre 2010. Je souligne.
(8) Michel Collon, http://www.michelcollon.info/Comprendre-la-guerre-en-Libye-2-3.html Avril 2011.
(9)
Claude Beaulieu, Geneviève Blache, http://www.comite-valmy.org/spip.php?article3067 Décembre 2012.
(10) Mike Prysner, membre d’IVAW, cité in http://www.europalestine.com/spip.php?article7008 Mars 2012.
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