Série : Politique internationale
Au Moyen-Orient, comme en Afrique et en Amérique latine, les dirigeants occidentaux va-t-en-guerre s’autorisent à faire et défaire les gouvernements au gré de leurs intérêts. Considérons le cas d’un pays qui s’avise de faire obstacle – de n’importe quelle manière – à cette arrogance hégémonique. D’emblée et avant de le soumettre par le fer et le feu, il est affublé de l’étiquette "supporter du terrorisme". Ensuite, on lui applique une recette qui a fait ses preuves : financer tout mouvement local hostile au pouvoir et le magnifier grâce aux médias aux ordres ; recruter, armer et entrainer des mercenaires extrémistes exogènes, les étiqueter "rebelles" ou "combattants de la liberté" ; lors d’une manifestation, faire tirer par des snipers payés à la fois sur la foule et sur les forces de l’ordre (en espérant que celles-ci ouvriront le feu sur les manifestants) ; condamner solennellement le recours à la répression et livrer l’instance dirigeante à la vindicte populaire ; bombarder les villes sans retenue en affirmant qu’il s’agit de protéger la population. Déjà le pays victime est quasiment sans défense contre les bombardements aériens… « Logiquement, le pouvoir en place tombe à plus ou moins court terme, le chaos s’installe pour de longues années, vous avez atteint votre objectif : vous n’avez plus de pouvoir fort face à vous, vous pouvez piller sans vergogne les richesses du pays, il vous suffira d’entretenir les conflits internes (ethniques, religieux…) en organisant un attentat suicide de temps en temps ». (1)
Des
concepts et un discours ont été échafaudés pour instaurer une cécité mentale à
une grande échelle. Les Etats-Unis et leurs vassaux européens seraient ainsi "l’Axe
du Bien" et tout ce qui est dirigé contre eux est désigné par le
vocable "terrorisme". Nul besoin d’être grand clerc pour
comprendre que tout est mis sciemment à l’envers. Les terroristes véritables
ne sont nullement ceux qui sont montrés du doigt par les média-mensonges et
auxquels les masses recourent spontanément. La France n’a-t-elle pas commis des
actes terroristes au Rwanda ? Les Etasuniens ne financent-ils pas
directement des groupes de mercenaires semant la terreur en Colombie, au
Nicaragua et au Salvador depuis près de 30 ans ? Comment qualifier les
attaques à l’uranium appauvri perpétrées à Gaza par l’armée sioniste et
applaudies par l’Occident ? Que dire de la guerre au Kosovo menée en 1999 de
façon infondée par l’OTAN ? Que dire de la dévastation insoutenable en
Irak et en Libye, des crimes effroyables commis en Afghanistan, en Syrie et au
Yémen ? Combien de destructions et de victimes sans défense sont
imputables aux bombardiers partis de Londres, de Paris, d’Allemagne ou des porte-avions
américains ?
On ne fait pas la guerre à une nation pour des prunes. Michel Collon disait à juste titre : "Si vous voulez savoir où se dérouleront les prochains épisodes de la fameuse guerre contre le terrorisme, cherchez sur la carte le pétrole, l’uranium et le coltan, et vous aurez trouvé". (2) A cela il faut ajouter les opportunités lucratives engendrées par les destructions. Seules les puissances assaillantes qui ont pris part à l’agression sont fondées à partager le butin. Rien n’est plus logique. Par exemple, la France qui n’avait pas participé à l’invasion de l’Irak (2003) a été privée de contrats pour la reconstruction. En revanche, les bombardements effectués en Côte d’Ivoire (2011), qui ont causé beaucoup de destructions, ont offert opportunément de nouveaux marchés à son industrie. Il s’agit d’une sorte de commerce par le terrorisme.
Ce qu'on
appelle la "communauté internationale" n’a en Afrique que des
intérêts, pour lesquels elle ne recule devant aucun crime. On sait que l’organisation
militaire Africom a été mise en place par les Etats-Unis et
ses vassaux européens afin de contrôler les richesses du continent. Son but est
d’empêcher que l’Afrique s’oriente vers l’indépendance et n’ait des partenaires
comme la Chine, le Brésil et la Russie. Au Mali et au Niger, les
forces françaises sont en guerre, non pas pour les raisons grotesques avancées,
mais bien pour sauvegarder les intérêts de la France dans la région du Sahel,
en particulier les sources d’uranium. C’est une guerre contre les patriotes
maliens et nigériens qui ont
essayé de mettre fin à la corruption et considèrent que les richesses
naturelles doivent profiter aux populations locales et permettre de faire
reculer la pauvreté. En
Côte d’Ivoire, la France est intervenue militairement au mépris des droits
humains et de la légalité internationale. Un déluge de feu s'est abattu sur les
masses civiles. Des vies innocentes brisées, anéanties afin d’assurer le pouvoir
de l’agent-collabo parachuté, pour l'argent et les honneurs destinés à une
poignée de marionnettes, pour les intérêts bien compris des nouveaux colons.
Comme la France, depuis sarkozy notamment, est devenue le
sous-fifre de l’entité sioniste, son armée a commis un peu partout des crimes
de guerre et des actes de terrorisme international, tuant des civils, hommes,
femmes et enfants par dizaines de milliers. En Syrie, les bandes terroristes
venues de l’étranger, appelées ironiquement "rebelles" ou "révolutionnaires",
sont composées de tueurs expérimentés et de prisonniers de droit commun libérés
à dessein. C’est ainsi que la brigade terroriste d'Abou-bakr Saddiq a eu pour
consigne de kidnapper et d’égorger des gens contre une somme d'argent. La plupart des membres de la pseudo "Armée Syrienne Libre", de
l’aveu même de l’un d’eux, "ne sont que des bandits et des pilleurs. Ils
ne [se privent] pas de dérober tout ce qu’ils veulent, des appartements,
des voitures, en taxant leurs possesseurs d’être des chabbihas du régime".
(3) Ils sont regardés comme une force d’appoint dont le rôle
est de faire illusion, de donner une "couleur locale", de servir
d’alibi à une intervention extérieure réitérée.
La manœuvre cynique des Etasuniens et de l'OTAN en Libye, qui consistait à "ne pas dire ce que l'on fait et ne pas faire ce que l'on dit", est manifestement celle qui a été choisie pour la Syrie. Les groupes terroristes sont armés et entrainés par l’Empire et ses acolytes européens, payés par les princes dociles du Golfe. Du côté français, la DGSE leur a assuré la formation et le soutien au plan des transmissions et de l’artillerie (mortiers, missiles antichars et canons de
En matière de terrorisme et d’hostilité meurtrière, la Belgique n’est pas en reste. Rappelons-nous l’aveu stupéfiant
fait en 2002 par G. Soete, le belge qui a coupé en petits morceaux le corps de Patrice
Lumumba, leader martyr congolais assassiné en 1961 : "J’ai
découpé et dissous dans l’acide le corps de Lumumba. En pleine nuit africaine,
nous, avons commencé par nous saouler pour avoir du courage. On a écarté les
corps. Le plus dur fut de les découper en morceaux, à la tronçonneuse, avant
d’y verser de l’acide. Il n’en restait presque plus rien, seules quelques
dents. Et l’odeur ! Je me suis lavé trois fois et je me sentais toujours sale
comme un barbare". (4) Ce psychopathe sanguinaire, dit-on, conserve toujours un doigt, une dent (empaillés) et
l’Alliance de la victime.
Thami
BOUHMOUCH
Décembre
2020
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(1) Rebellium.info, Petit manuel de déstabilisation d’un pays en état de résistance http://www.rebellium.info/2013/02/
(2) Michel Collon, Comprendre la guerre en Libye https://blogs.mediapart.fr/danyves/blog/220515/comprendre-la-guerre-en-libye-23-michel-collon
(3) Cité in : l’ASL grouille de bandits http://archive.almanar.com.lb/french/article.php?id=104889
(4) Cité in :
J’ai découpé Lumumba https://lesoldatdupeuple.over-blog.com/tag/temoignages%20historiques/24
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